LA NUIT TRANSFIGUREE – Bernard de l’Océan

  • Ce flot de vent d’ombre et d’étoiles,

  • Au ciel immense qui se voile

  • Te fait trahir,

  • D’une lumière qui lointaine,

  • Baigne tes songes de sirène

  • Et d’avenir,

  • Lueur de feu qui grève d’ombre

  • Tes yeux immenses qui font sombres

  • Dans les soleils,

  • D’une fontaine de silence,

  • Qu’un froid stellaire étreint d’absence

  • Tes yeux vermeils.

  • Et la paleur d’eau où se mire

  • Un soir étrange qui transpire

  • D’abolitions,

  • Jusqu’à penser à la paresse

  • Que dans un rève de tristesse

  • Nous nous faisons.

  • Songe de nuit et d’amertume,

  • Quand nous de nos ailes sans plumes,

  • A parcourir

  • Ce feu d’étoiles qui chancelle,

  • Nous chercons la flamme nouvelle

  • Jusqu’à mourir…

  • Ce vent de feu qui monte vite,

  • Et cette lèvre qui m’invite

  • A t’embrasser,

  • Dans un voyage dont j’avais

  • Prévu les chemins que tu sais

  • Ensorceler,

  • Ce soir étrange de sommeil,

  • Qui nous conduit dans le ciel

  • D’ombre étoilé.

  • Nous ferons somme de langueur,

  • Dans une vague de rumeur,

  • Transfigurée.

  •     

  •        (Bernard de l’Océan) LA NUIT TRANSFIGUREE

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